Balade poétique avec Guillaume APOLLINAIRE à l'Orangerie
Publié le 27 Juillet 2016
Superbe exposition APOLLINAIRE au musée de l'Orangerie !
Balade aux Tuileries avant la visite au musée
Entrée dans le musée
Pas de photos autorisées , sauf dans la dernière salle consacrée à la collection de Paul Guillaume, grand donateur du musée de l'Orangerie !
Cette dernière salle se situe dans les collections (habituellement) permanentes du musée, consacrée à SOUTINE, qui se retrouve donc actuellement dans les premières salles ...
A gauche, oeuvre de Giorgio DE CHIRICO "Portrait de Paul Guillaume", janvier-mai 1915, musée des Beaux-Arts de Grenoble, don du docteur Barnes en 1935 (ancienne collection Paul Guillaume jusqu'en 1926)
En haut de gauche à droite, André Derain "Le don" 1913 du Kunsthalle Bremen et Natalia Gontcharova "La lampe électrique" 1913, du centre Pompidou; ci-dessus, Giorgio De Chirico "La révolte du sage" 1916, Londres, collection Estorick
Et puis ce trio magnifique !
Un Picasso et deux Matisse
De gauche à droite Picasso "Nu sur fond rouge" 1905-1906 du musée de l'Orangerie, Henri Matisse "La femme au divan" 1917, collection particulière" et "Les trois soeurs" 1916-17 également de l'Orangerie
Le Picasso et "Les trois soeurs" de Matisse font parties de l'ancienne collection Paul Guillaume.
La toile "Les Trois soeurs" est très proche des "Deux soeurs" qui figure à l'exposition de 1918 pour laquelle Guillaume Apollinaire écrit dans la préface du catalogue :
"Tout tableau, tout dessin d'Henri Matisse possède une vertu qu'on ne peut toujours définir, mais qui est une force véritable. Et c'est la force de l'artiste de ne point la contrarier, de la laisser agir."
Retour sur cette expo très détaillée, beaucoup de documents sur Apollinaire
Des chefs d’œuvre qui ont appartenu au poète et/ou à ses amis ...
avec ces quelques vues des salles trouvées sur le web.
Première salle "J’EMERVEILLE"
Ce magnifique "Oiseau bleu" de Jean Metzinger, 1913, du MAMVP.
Salle suivante "UN HOMME EPOQUE"
Le fameux tableau de Marie Laurencin "Apollinaire et ses amis, dit aussi Une réunion à la campagne", 1909 du centre Pompidou
Y sont représentés, de gauche à droite, la collectionneuse Gertrude Stein, la muse de Picasso, Fernande Olivier, Apollinaire au centre, Picasso, la poétesse Marguerite Gillot, le poète Maurice Cremnitz et Marie Laurencin elle-même au piano
Et aussi le "Portrait (prémonitoire) de Guillaume Apollinaire", avril–juin 1914 par Giorgio De Chirico !
... Conscient de la contribution du poète à son succès, De Chirico lui rend hommage en lui offrant ce portrait aux attributs orphiques. Apollinaire décide d'en utiliser l'image comme frontispice à son premier recueil de calligrammes "Et moi aussi je suis peintre" publié en 1914. Une cible 'prémonitoire' tracée sur la tempe de l'ombre représentant le poète de profil indique précisément l'endroit où il sera frappé par un éclat d'obus pendant la guerre, en 1916.
Salle "MÉDITATIONS ESTHETIQUES"
Encore de nombreux chefs d'oeuvre dans cette salle
A commencer par ce Paul Cézanne "Portrait de Madame Cézanne", vers 1890, ici chez lui au musée de l'Orangerie
Autre exemple, ce chef d'oeuvre de Maurice de Vlaminck "Restaurant de la Machine à Bougival"(1905)
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Musée d'Orsay: Notice d'Oeuvre
Auteurs Vlaminck, Maurice de Paris (France) 1876 - Rueil-la-Gadelière, Eure-et-Loir (28) (France) 1958 Titres Restaurant de la Machine à Bougival Description Désignation tableau Matériaux et ...
Et aussi "Les citrons" de Matisse de 1914 du Rhode Island School of Design Museum de Providence suivi de "Paris par la fenêtre" de Chagall de 1913 que l'on peut habituellement voir au Solomon R. Guggenheim Museum de New-York.
Dans ce tableau de Chagall, on peut/croit reconnaître un portrait de Guillaume Apollinaire dans la tête à double face en bas à droite !!
Ci-dessous en bas, Robert Delaunay "Symphonie colorée" entre 1915 et 1917, du MAMVP.
Il a fallu un Apollinaire pour déceler les premiers pas, les premières cellules de cet art neuf dont il a magistralement fait des définitions fondamentales entre l’ancienne peinture et celle qui venait.
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Nouvelle salle "APOLLINAIRE ET PICASSO"
Cette salle est entièrement consacrée à Picasso et sa relation avec Apollinaire, en résonance à l'expo "Picasso Sculptures" du musée Picasso de la Rue Thorigny et la salle sur "le projet de monument dédié à Apollinaire".
Extrait du dossier de presse :
"Les deux hommes se rencontrent dès 1905 et nouent une profonde amitié artistique et littéraire. Apollinaire écrit son admiration pour le travail de Picasso de manière précoce dans
La Plume, en mai 1905 ...
Le peintre, quant à lui, est fasciné par l’esprit du poète. Les deux hommes multiplient les témoignages d’amitié : oeuvres offertes, poèmes envoyés, cartes, lettres, dessins et caricatures ...
Picasso est resté toute sa vie fidèle au souvenir de son ami mort prématurément."
En témoigne ce "Portrait lauré d'Apollinaire" réalisé par Picasso en 1948 (30 ans après la mort du poète, Picasso se souvient encore de lui)
A droite "L'Homme à la guitare" 1918 du musée d'Hambourg, tableau offert par Picasso pour le mariage d'Apollinaire !
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Dans cette même salle, on retrouve les fameuses statues ibériques du Louvre qui ont été au centre de l'affaire du "vol de la Joconde" en 1911 et pour laquelle l'ami Apollinaire a passé quelques jours en prison !
Dan Franck raconte cette histoire rocambolesque dans son magnifique livre "Bohèmes".
Je résume rapidement l'histoire :
Deux des trois têtes ibériques ont été en possession de Picasso. Elles avaient été volées par Géry Piéret, une "connaissance" d'Apollinaire (sic) en mars 1907. La tête féminine avait été vendue à Picasso pour 50 francs, et la tête masculine donnée.
Il faut rappeler qu'à l'époque, les gardiens du Louvre étaient peu nombreux et pas très regardant. D'ailleurs, comme le relate Dan Franck dans son roman, Picasso disait souvent lorsqu'il allait visiter le Louvre : "qu'est-ce que je vous ramène aujourd'hui ?", pour rigoler bien sûr !
Il n'empêche que les statues volées par Géry Piéret ont bien été en sa possession entre 1907 et 1911.
En 1911 d'ailleurs, Géry Piéret en vole une troisième (la fameuse!), malheureusement au mauvais moment, puisqu'à celui-là même où "la Joconde" disparait également !!!!
Évidemment, ce n'est plus la même histoire, l'affaire est très remarquée et très grave, d'où la trouille des deux comparses Guillaume et Pablo qui étaient au courant du vol de la troisième statue ibérique et qui ont peur que l'affaire ne mène directement à eux.
Ce qui va bien sûr arriver et qui mènera Guillaume Apollinaire en prison à la Santé pour quelques jours.
Finalement, tous ces personnages n'avaient bien sûr rien à voir avec le "vol de la Joconde" (perpétré par un gardien du musée d'origine italienne qui considérait que l'oeuvre devait retourner dans son pays natale).
Depuis cette histoire, il a été décidé que le fameux tableau de Leonard De Vinci ne quitterait plus les murs du musée du Louvre !!
La pétition dont Dan Franck parle en haut de la page 165 est présente dans l'exposition (quel document historique !)
Les têtes ibériques appartenant au musée du Louvre sont maintenant exposés au musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye.
Le Musée de l'Orangerie à Paris a voulu se pencher sur Guillaume Apollinaire comme critique d'art entre 1902 et 1918.Vous pourrez découvrir dans l'exposition "Apollinaire, le regard du poète", ...
http://musee-archeologienationale.fr/actualite/musee-de-lorangerie-paris
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Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais -
06-509310 numérisation d'après un négatif vue de trois quarts gauche (n° 26 de la bande)
L'avant-dernière salle "L’HORLOGE DE DEMAIN"
(la dernière salle étant celle consacrée à Paul Guillaume dont j'ai parlée au début de l'article ;)
Extrait du dossier de presse :
"L’Horloge de demain est le titre d’un calligramme d’Apollinaire publié dans la revue d’avant-garde
391 dirigée par Francis Picabia en 1917. Durant la Première Guerre mondiale, au front
comme à Paris, après avoir été blessé à la tête et trépané en 1916, Guillaume Apollinaire
poursuit ses expérimentations artistiques. Il associe à cette époque mots et mise en forme
plastique dans les jeux de sens et visuels de ses calligrammes. L’année 1917 est marquée par
des collaborations théâtrales, notamment la rédaction du programme du célèbre spectacle
Parade, associant les talents de Picasso, Massine, Satie et Cocteau, et la mise en scène de sa
propre pièce, Les Mamelles de Tirésias, dont les décors et les costumes sont de Serge Férat
et la musique de Germaine Albert-Birot.
C’est à cette occasion qu’il invente le mot « surréalisme » repris quelques années plus tard par Breton pour baptiser son mouvement.
Proche de Picabia, Duchamp, Soupault et Breton, Apollinaire fait le lien avec les générations
montantes de l’avant-garde et se montre ouvert à de nouvelles formes de créativité. Ainsi,
dans sa conférence sur « l’Esprit nouveau et les poètes » donnée en 1917, il prédit que le
phonographe et le cinéma seront les vecteurs nouveaux de la poésie du futur.
Affaibli par sa blessure, il meurt prématurément de la grippe espagnole le 9 novembre 1918, sans connaître la fin de la guerre, mais non sans avoir fortement marqué toute une génération
d’artistes."
Fin de cette superbe exposition, une si ce n'est la plus belle de cette première moitié d'année 2016 !!
Pour finir, ci-dessous un bel article sur
"APOLLINAIRE, le regard du poète"
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"Apollinaire : le regard du poète" à l'Orangerie : une exposition vivante - Toutelaculture
Abandonnant peu à peu une lecture par trop linéaire et systématique de l'histoire de l'art, les musées et les commissaires s'efforcent de poser un regard inédit sur la fabuleuse histoire des ...