Quelle belle année 1971 - L.A.WOMAN des DOORS !
Publié le 19 Avril 2021
La pochette existe dans ces 2 formats (semble-t-il)
Le 19 avril 1971, il y a exactement 50 ans aujourd'hui, sortait l'album "L.A. Woman", sixième et dernier album studio des DOORS sorti du vivant de Jim MORRISON.
L'album est enregistré en quelques jours entre décembre 1970 et janvier 1971.
Extrait de l'article de Rolling Stones :
"The rapid pace ensured that the mercurial Jim Morrison, whose short attention span often led him towards destructive tendencies, remained focused and on his best behavior. During a single session, which the singer dubbed “blues day,” they enthusiastically tackled “Cars Hiss By My Window,” “Been Down So Long,” “Crawling King Snake” and several other loose jams."
"Le rythme rapide permet au fantasque Jim Morrison, dont la faible capacité d'attention le conduit souvent à des tendances destructives, de rester concentré et de se comporter au mieux.
Au cours d'une seule session, que le chanteur a surnommée "journée du blues", ils ont abordé avec enthousiasme "Cars Hiss By My Window", "Been Down So Long", "Crawling King Snake" et plusieurs autres jams libres".
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Doors' 'L.A. Woman': 10 Things You Didn't Know
The Doors had crammed several lifetimes into just five years as band, and by late 1970, the psychic toll of Jim Morrison's addiction and legal hassles threatened to overwhelm the group. Any attempts
https://www.rollingstone.com/feature/doors-l-a-woman-10-things-you-didnt-know-41912/
Les musiciens Ray MANZAREK, John DENSMORE, Robby KRIEGER, pour soutenir JIM ont invité en renfort Jerry SHEFF, bassite d'Elvis PRESLEY et Marc BENNO, à la guitare rythmique.
La musique de cet L.A. WOMAN est très bluesy et tranche avec les albums précédents. On sent que les musiciens y laissent leur tripe, par exemple sur le "Crawling King Snake" de John Lee Hooker.
Jim lui n'est plus que l'ombre de lui-même, il est devenu gros et barbu (mais toujours beau malgré tout !), loin de l'image de sex-symbol que sa maison de disque veut toujours donner de lui. Il veut casser cette image du beau gosse qu'il ne supporte pluse. Il a été très énervé par la sortie de la compilation "13" où il a apparait mis en avant comme souvent par rapport aux autres (d'où la pochette de ce nouveau disque sur laquelle on reviendra plus loin).
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Comme l'a dit John DENSMORE plus tard, il enregistre depuis la salle de bains de leur salle de répétition. Et sa voix est juste ... monstrueuse de puissance et de beauté !!
Extrait de l'article de Rolling Stones :
Eschewing the high tech luxury of Sunset Sound, the Doors decided to record in their unassuming “workshop” at 8512 Santa Monica Boulevard. “It was the room we had rehearsed in forever,” recalled John Densmore in the documentary Mr. Mojo Risin. “Our music was seeped into the walls. We were very comfortable. It was home.”
During takes, Morrison would grab his gold Electrovoice 676-G stage mic and sing in the adjoining bathroom, which served as a provisional vocal booth. The room’s tile provided impressive natural acoustics, and he ripped the door off its hinges to better commune with his bandmates.
Délaissant le luxe high-tech du Sunset Sound, les Doors décident d'enregistrer dans leur modeste "atelier" du 8512 Santa Monica Boulevard. "C'était la pièce dans laquelle nous avions répété depuis toujours", se souvient John Densmore dans le documentaire Mr. Mojo Risin. "Notre musique était imprégnée dans les murs. On était très à l'aise. On était chez nous."
Pendant les prises, Morrison prenait son micro de scène Electrovoice 676-G doré et chantait dans la salle de bains adjacente, qui lui servait de cabine vocale provisoire. Le carrelage de la pièce offrait une acoustique naturelle impressionnante, et il arrachait la porte de ses gonds pour mieux communier avec ses camarades de groupe.
Revenons donc sur cette pochette de L.A. Woman.
Extrait de l'article de Rolling Stones :
For L.A. Woman, he would do it his way – beard and all. Fed up with having his image emphasized on album covers, he insisted on a group shot, and crouched to appear even smaller alongside his bandmates. What you can’t see is a bottle of Irish whiskey just out of frame. “In that photo you can see the impending demise of Jim Morrison,” Ray Manzarek later reflected. “He was sitting down because he was drunk. A psychic would have known that guy is on the way out. There was a great weight on him.”
"Pour L.A. Woman, il allait le faire à sa façon, barbe et tout. Lassé de voir son image mise en valeur sur les pochettes d'album, il insiste pour une photo de groupe, et s'accroupit pour paraître encore plus petit aux côtés de ses camarades. Ce que vous ne voyez pas, c'est la bouteille de whisky irlandais qui sort du cadre. "Sur cette photo, on peut voir la fin imminente de Jim Morrison", se souviendra plus tard Ray Manzarek. "Il était assis parce qu'il était ivre. Un médium aurait su que ce type était sur le point de partir. Il y avait un grand poids sur lui."
Après l'enregistrement, Jim MORRISON part à Paris. Usé par les turpitudes de la vie de rockstar, il va s’envoler pour Paris avec sa petite amie Pamela Courson. Il doit s’y reposer, arrêter de boire et retrouver son seul amour, la poésie. Jim ne veut plus chanter, il veut écrire.
Il y a plusieurs versions de sa mort, je ne reviendrai pas là-dessus.
Une chose est sûre, Jim MORRISON est mort à Paris le 3 juillet 1971, et il est enterré au cimetière du Père Lachaise, dans l'est parisien, sa tombe étant non loin de celle de son poète préféré, Oscar WILDE.
Il part rejoindre le club des 27 ans, ceux qui sont morts à 27 ans ainsi que le club des 'J', après Brian JONES (lui aussi parti un 3 juillet en 1969), Janis JOPLIN et Jimi HENDRIX morts tous les 2 quelques mois avant Jim, fin 1970, au même âge. La fin d'une époque !
La musique, la musique ...
OK, 10 titres plus ou moins cohérents sachant que certains titres sont assez anciens ("Cars Hiss By My Window" date des débuts en 67, "The Wasp" et "The changeling" de 68).
5 chansons par face et le même scénario sur chacune, 4 chansons de 4 à 5 minutes puis le monument final plus long, la chanson "L.A. Woman" pour la face 1 et "Riders on the Storm" pour la face 2.
Ca attaque fort avec la chanson "The Changeling" et les onomatopées de Mister Jim puis :
"I live uptown / I live downtown / I live all around" (va comprendre Charles ;)
La musique est typique des Doors, orgue de MANZAREK en avant, grosse rythmique, des petits coups de guitare et cette voix monstrueuse ! Petit emballement final et hurlements du Jim ("change change change").
Ensuite, ce "Love Her Madly" est un classique du groupe avec des paroles très morrisiennes !
"Been Down So Long" reprend là où "The Changeling" nous avait laissé, c'est rythmé, cette fois la guitare de KRIEGER est malicieusement mise en avant et Jimi pose sa voix, énorme again ...
La 4ème est plus atypique, un bon vieux blues lancinant emmené par la basse de Jerry SHEFF et le touché de KRIEGER . Ce "Cars Hiss By My Window" est d'une beauté insolente.
Enfin, cette première face se termine sur le chef d'oeuvre absolu du groupe, j'ai nommé "L.A. Woman".
Petit bruitage en intro, puis cymbales, basse, clavier, guitare, le tempo et la ligne sont là et, au bout d'une minute, la voix débarque ... et c'est parti pour 8 minutes de folie !!
"Well, I just got into town about an hour ago
Took a look around, see which way the wind blow
Where the little girls in their Hollywood bungalows"
Quelques breaks et refrains plus tard et après avoir gueulé le "Mister mojo risin'" (anagramme du nom de Jim Morrison), ...
"Mister mojo risin',
gotta keep on risin'
Risin', risin'"
(à la signification plus qu'équivoque)
... la chanson se termine tranquillement sur les mots "L.A. Woman ..."
La 2ème face est sur la même structure que la première, avec une chanson très originale pour commencer avec ce titre
" L'America" sorti de nulle part si ce n'est des cerveaux et des jams des musiciens.
Puis "Hyacinth House" arrive, morceau plus classique du groupe pour 3 mn de beauté.
Le blues n'est jamais très loin sur cet album et revient avec cette reprise de John LEE HOOKER, "Crawling King Snake", un classique du genre très bien assimilé et adopté par le groupe.
Un autre titre de 1968 vient éclairer l'un des meilleurs textes récité par Morrison, "The W.A.S.P. (Texas Radio and the Big Beat)", énorme blues emmené par l'orgue de MANZAREK,et où se rend compte de la qualité de batteur de John DENSMORE.
They are saying, "forget the night
Live with us in forests of azure
Out here on the perimeter there are no stars
Out here we is stoned, immaculate"
Puis la chanson que l'on n'attendait plus de la part des DOORS, le coup de génie final d'un groupe loin d'être au bout du rouleau. Ce "Riders on the Storm" est intemporel et inespéré, une musique qui a traversé les années et que l'on écoute infiniment comme on écoute le bruit des vagues au bord d'une plage de L.A.