Quelle belle année 1971 - HUNKY DORY de DAVID BOWIE !
Publié le 17 Décembre 2021
50 ANS AUJOURD'HUI !!!!
"Hunky Dory est le quatrième album studio du chanteur britannique David BOWIE. Il est sorti le chez RCA Records."
David BOWIE, tout le monde le connaît. De mon côté, j'ai vraiment découvert sa musique au début des années 90 quand ses premiers albums ont été réédités chez Rikodisc.
Ces premiers albums m'étaient complètement inconnus et le premier que j'ai acheté a été ce "HUNKY DORY". je m'en souviens encore, c'était le 18 février 1991 au Printemps de Rennes et quelle claque !!
Je ne m'attendais pas du tout à cette musique rock, à ce son et cette voix, ce "Ch-ch-ch-changes" m'a cueilli immédiatement. Une énorme et belle surprise.
J'ai ensuite acheté les 2 précédents ("Space Oddity" puis "The Man Who Sold the World") puis j'ai enchaîné au rythme des publications (par série de 2 ou 3 sorties à quelques mois d'intervalle).
Ces rééditions sont superbes, remastérisées bien sûr et avec des inédits en bonus (le fameux "Aladdin Sane" avec son sticker 'Bonus Tracks" sans bonus tracks hahaha, il est collector).
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Mais celui qui reste dans mon cœur comme mon préféré est donc "HUNKY DORY" !
Une découverte fantastique qui fait que je suis devenu un fan inconditionnel de BOWIE, connaissant tous les titres de tous ces albums et pouvant les réciter par cœur.
"Hunky Dory" décembre 1971 donc !
David BOWIE rentre dans son ère Glam Rock avec ce premier coup de maître.
L'album est bien accueilli, et par des millions d'auditeurs autour du monde, cela ne fait aucun doute. Mais pas à sa sortie originale. "Hunky Dory" ne reçoit les louanges des critiques qu'après l'engouement pour "Ziggy". Même analysé dans le contexte de 1971, "Hunky Dory" est meilleur que la vaste majorité de ce qui sort. On y trouve ce que Bowie fait de mieux : la beauté intense, radicale et majestueuse de "Life on Mars?", l'invitation à la prise de conscience de "Changes" ou encore l'ironique pastiche du Velvet Underground "Queen Bitch" et "Kooks", l'ode upbeat et enfantine à son fils qui vient de naître : Duncan "Zowie" Bowie.
Sur cet album, RONSON déploie toute sa puissance en tant qu'arrangeur virtuose, guitariste et créateur de mélodies. Ses réalisations sont nombreuses et souvent méconnues, de l'arrangement de cordes très cinématographiques de "Life On Mars?" aux mélodies instrumentales uniques qui caractérisent tant de chansons. Il faut ajouter à cela la participation du claviériste de YES, Rick WAKEMAN et ses nombreuses parties de piano. Leur flamboyance et leur finesse mélodique transforment ainsi les esquisses bien écrites de "Hunky Dory" en hymnes incontournables.
Beaucoup avancent que "Hunky Dory" est l'album le plus accessible de Bowie toutes générations confondues. Pourtant, bien que considéré à juste titre comme une œuvre majeure, sa sortie originale se fait sans bruit. L'album voit Bowie se transcender et s'élever à un autre niveau comme auteur-compositeur. Il trouve de nouveaux thèmes sur lesquels se concentrer : la nature combative de la gloire et de l'artifice, l'attrait du grand écran et le travail d'Andy Warhol. Étrangement, le tout passe sans problème après les thèmes occultistes qui sont l'essence de "The Man Who Sold The World".
Le cliché servant de pochette à "Hunky Dory" semble être inspiré de Marlène Dietrich et peint un Bowie androgyne. C'est une image plus ouvertement stylisée d'une figure préraphaélite au sexe ambigu tenant sa chevelure blonde dans ses mains. Très similaire à la pochette de "The Man Who Sold The World", celle de "Hunky Dory" est une réinvention distincte. Alors que la star en robe et aux longs cheveux de la pochette précédente évoque un peu la décadence de l'opium, celle-là subvertit le glamour défraîchi du vieux Hollywood.
"Hunky Dory" est probablement volontairement peu promu par Bowie et son équipe qui travaille déjà (au moins sur le plan créatif) au prochain album. Plutôt qu'un simple ensemble de morceaux, il veut ériger une expérience multimédia complète mêlant théatre, spectacle, musique et film.
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Dernier point : que veut dire "Hunky Dory" finalement ?
Après 30 ans, je découvre que cela veut dire "tout va bien" ou "Au poil" (ou "Beau gosse") !
Explication de texte sur wikipedia :
"Grace got the idea from an Esher pub landlord. He told Peter and Leni Gillman, the authors of 'Alias David Bowie', that the landlord had an unusual vocabulary that was infused with "upper-crust jargon" such as "prang" and "whizzo" and "everything's hunky-dory". Grace told Bowie, who loved it."
L'album s'ouvre donc sur la fameuse chanson "Changes" qui va tout ch-ch-changer !
Intro au piano, en douceur, puis l'orchestration, basse / batterie / guitare, et enfin la voix aiguë de Bowie, belle entrée en matière.
Les couplets sont superbes, le piano de Wakeman aussi et le refrain imparable !
"Oh! You Pretty Thing" a la même structure que "Changes", intro au piano, voix assurée et excellent refrain.
La version à la BBC en 72 montre le groupe en rang serré autour de Bowie au piano.
Sur l'album, la chanson se poursuit avec ce "Eight Line Poem" tout en douceur et en touché sur la guitare de Ronson. Et cette voix de David ...
Puis arrive le sommet, le tube "Life On Mars?".
Une des plus grandes chansons de BOWIE, qu'il gardera tout au long de sa carrière dans ses setlists.
Chanson intemporelle, superbe, sur le thème cinématographique de l'espace, cher à Bowie après le "Space Oddity" et le 'major Tom' de 69 (qu'on retrouvera en rappel dans "Ashes To Ashes" en 80 sur "Scary Monters").
"Kooks" est une petite perle acoustique à la beauté enfantine car dédiée à son garçon qui vient de naître (voir plus haut).
"For little Z" écrit DB dans les notes du disque (Z pour Duncan Zowie Jones, né en mai 71).
Les 2 faces du disque se terminent par les chansons les plus longues, 5 minutes chacune.
Cette première face se ferme sur le magnifique "Quicksand", ode acoustique qui monte en puissance jusqu'à devenir très orchestrale sur la fin.
Les paroles de Bowie ne sont pas toujours très joyeuses mais très belles !
Knowledge comes with death's release
Aah-aah, aah-aah, aah-aah, aah-aah"
La seconde face s'ouvre sur "Fill Your Heart", seule reprise de l'album.
Chanson rythmée et très sympathique où Bowie joue à trafiquer sa voix comme il aime le faire.
Cette chanson a remplacé "Bombers" qu'on retrouvera en bonus sur la version de Rykodisc de 91 et qui porte bien son nom. J'adore jouer très fort cette petite bombe rock sur ma platine !!
Puis arrive "Andy Warhol" qui est un hommage à Warhol évidemment . Celui-ci est une des idoles vivantes de Bowie, dont il est très proche artistiquement, ainsi que tout ce qui touche à la Factory, le Velvet et Lou Reed y compris.
J'aime beaucoup le riff acoustique très sec ainsi que le rythme de cette chanson vraiment originale.
Une chanson sur Bob Dylan en 1971, ce n'est pas courant mais Bowie n'est pas un mec "normal". Donc cette "Song for Bob Dylan" est le 2ème hommage de l'album (après celui pour Warhol).
Il lui rend hommage comme Dylan lui-même l'a fait à Woody Guthrie sur son premier album avec "Song for Woody". Et Bowie tape dans le mille, of course !
"Oh, hear this Robert Zimmerman
I wrote a song for you
About a strange young man called Dylan
With a voice like sand and glue"
"Queen Bitch" est très rock et inspirée par le Velvet Underground (un peu le même rythme que "Waiting for My Man").
Ronson s'éclate à la guitare et la version avec Lou Reed en guest star est jouissive !
Cette chanson annonce le glam rock flamboyant de "Ziggy Stardust" à venir en 72.
Le disque se finit en beauté avec "The Bewlay Brothers" qui, comme beaucoup de chansons de l'album, s'ouvre sur une intro acoustique de toute beauté puis monte en puissance. C'est vraiment le style Bowie circa '71.
Les paroles sont spéciales et inspirées par son frère handicapé Terry, comme le dit Bowie dans le documentaire de la BBC "Golden Years".
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"Tout va bien Monsieur BOWIE, it's hunky dory!"
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