Quelle belle année 1973 - HOUSES OF THE HOLY de LED ZEPPELIN !

Publié le 22 Avril 2023

Quelle belle année 1973 - HOUSES OF THE HOLY de LED ZEPPELIN !

Led Zeppelin, j'en ai parlé en 1971 avec le fameux album IV.

Un des plus grands albums rock de tous les temps, par un des plus grands groupe de rock de tous les temps, rien que ça !

La suite va être compliqué, peut-on raisonnablement se dire.
En effet, le groupe vient de sortir ses IV premiers album en 3 ans de 1969 à 1971 et s'ensuivent des énormes tournées triomphales autour du monde.

En 1972, le Zep revient d'une tournée en Australie après avoir conquis les USA lorsqu'ils rentrent en studio avec pleins de matériels. Ce studio, c'est la maison de Mick Jagger en Angleterre appelée Stargroves. Les Stones y ont enregistré une partie de "Sticky Fingers" et de "Exile on Main Street" et les Who leur chef d’œuvre de 71 "Who's Next". Autant dire que l'endroit est propice à la création artistique.

 

Stargroves

Stargroves

Page, Plant et Bonham dans la campagne à Stargroves
Page, Plant et Bonham dans la campagne à StargrovesPage, Plant et Bonham dans la campagne à Stargroves

Page, Plant et Bonham dans la campagne à Stargroves

Dans un article récent dans le magazine Uncut d'avril 2023, le producteur Eddie Kramer dit que les 4 gars avaient déjà pas mal travaillé pendant la tournée et ils avaient préparé beaucoup de "matériels" depuis des mois, surtout Jimmy Page et John Paul Jones, c'est-à-dire pleins d'idées et des embryons de chansons, voire plus. Les sessions au château sont donc plutôt décontractées, et l'ambiance bucolique de l'endroit aide beaucoup.

L'enregistrement se déroule entre décembre 1971 et août 1972, dans plusieurs studios anglais mais principalement à Stargroves à partir d'avril 1972.
L'album ne sortira que le 28 mars 1973, une des raisons du retard sera le travail du photographe Aubrey Powell sur la pochette. Celle-ci est un montage avec 2 enfants reproduits plusieurs fois sur un site appelé "Giant's Causeway" en Irlande du Nord.

The cover was shot at the Giant's Causeway, Northern Ireland (source wikipedia)

The cover was shot at the Giant's Causeway, Northern Ireland (source wikipedia)

Le groupe voulait prendre une nouvelle direction musicale, après le blues (hard) rock des 4 premiers albums. Ils recherchent une musique plus expérimentale, plus épique, en tout cas différente de ce qu'ils ont fait, allant vers le funk et le reggae.

John Paul Jones, le discret, est un peu à la baguette, pas aux fûts qui sont le royaume de "Bonzo" Bonham, mais un peu/beaucoup responsable de la direction musicale généralement menée par les 2 stars Page/Plant.
Les rythmes arabisants arriveront plus tard, avec "Physical Graffiti" en 1975 mais on entend déjà ici des ambiances spéciales, presque dansantes.

Les 4 musiciens travaillent parfois (souvent ?) sous forme de jam sessions et celles-ci finissent par mener à des chansons, comme ce sera la cas ici pour "The Crunge", "D"Yer Mak'er" et même "Dancing Days" avec ce riff mémorable.

Quelle belle année 1973 - HOUSES OF THE HOLY de LED ZEPPELIN !

La musique maintenant !

L'album contient 8 chansons, 4 par face et il est assez remarquable de constater que le disque est réalisé en miroir, c'est à dire que la face 1 est symétrique à la face 2, aussi bien dans le style des chansons que dans leurs longueurs.

En effet, la première chanson et la dernière (8ème) ont la même architecture et seulement une minute d'écart (c'est la paire la moins symétrique).
Pour le reste, c'est vraiment flagrant, la 2ème et la 7ème sont 2 ballades de 7mn (les plus longues de l'album).
La 3ème et la 6ème sont les 2 chansons les plus originales et font 4mn chacune.
La 4ème et la 5ème sont issus de jams et sont les plus courtes (3mn).

1-->8
2-->7
3-->6
4-->5

The Song Remains The Same, les autres chansons aussi !

Quelle belle année 1973 - HOUSES OF THE HOLY de LED ZEPPELIN !

"The Song Remains The Same" ouvre donc l'album (puis donnera son nom au double live de 1976).
Ca commence fort avec une intro instrumentale menée tambour battant pendant presque les 2 premières minutes du morceau qui en dure 5'30. Puis la voix de Robert Plant vient calmer le jeu, pour un temps seulement. On sent tout de suite que c'est une ouverture différente des albums précédents, même le son a changé.
Superbe morceau entrainant et joyeux pour commencer en beauté !
Les baguettes de Bonzo sont déjà bien chaudes.

Puis ça enchaine avec la première ballade du disque "The Rain Song", la chanson la plus longue avec presque 8mn au compteur. Intro de Page imparable à la guitare électro-acoustique, voix de velours de son pote Plant, un peu de cordes, du piano, l'ambiance est morose, il pleut, mais d'une beauté lumineuse, un chef d’œuvre monumental !

Et ça continue sur le même rythme avec "Over The Hills and Far Away".
Intro folk acoustique mais enjouée, Plant joue au joli cœur :

"Hey lady, you got the love I need Maybe more than enough Oh darling, darling, darling Walk a while with me Ohh, you've got so much, so much, so much"
 
Mais cette fois-ci, le rythme s'accélère après 2 minutes, la ballade devient plus rock tout en restant acoustique, et finit en instrumental. Nouveau chef d’œuvre original tout en touché !
 
La première face se termine sur "The Crunge" sorti de nulle part, le groupe s'amuse bien, ce n'est pas la chanson du siècle mais le riff est bon, ça groove fort et c'est même un peu funky. On sent que le groupe s'éclate bien.

 

La 2ème face commence par le riff entêtant de "Dancing Days", le pendant/miroir du précédent morceau "The Crunge". C'est le même style de morceau, on voit que ça sort de la même session, même son, même envie de s'amuser. Et bien, dansez maintenant !

La suite, c'est encore un riff, démentiel celui-là, et la voix qui joue avec.
"D'Yer Mak'er" est un titre incroyable, tout en touché (encore) avec la puissance en plus, le miroir de "Over The Hills and far Away".

"Oh Baby please don't go" ...

Puis Jones nous pond le morceau qui tue, pas de quartier comme dirait l'autre, "No Quarter". Là, c'est du lourd, intro lancinante, batterie lourde (évidemment), voix d'outre-tombe, bonjour l'ambiance. Chef d’œuvre absolu (la balade miroir de "The Rain Song") !
La version live de 12mn sur "The Song Remains The Same" est à tomber.

Enfin, "The Ocean" nous emmène vers la fin de la partie, game over. La vague et le riff sont énormes, ils déboulent en trombe et comme le dit Paul Major dans Uncut :
"C'est optimiste, une célébration de la vie et ça prouve qu'ils peuvent garder la tête sur les épaules malgré les folies des tournées et des concerts".

Quelle belle année 1973 - HOUSES OF THE HOLY de LED ZEPPELIN !
Quelle belle année 1973 - HOUSES OF THE HOLY de LED ZEPPELIN !

Rédigé par Franck Soutgall

Publié dans #Music, #1973

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