Quelle belle année 1973 - les albums de JUILLET

Après le mois de juin plutôt calme (seulement 3 albums), l'été démarre fort avec 5 excellents albums en ce mois de Juillet 1973 !

De la soul music avec Al Green et son 6ème album "Call Me" qui est un sommet de sa carrière et du rock californien avec le 2ème album des Steely Dan de Donald Fagen.

Puis 3 albums de gros rock avec les américains de ZZ Top, toutes guitares dehors avec le meilleur album de leur discographie "Tres Hombres" le bien nommé et les New York Dolls et leur rock urbain sur ce sublime et bruyant premier album éponyme.

Enfin, les seuls anglais du lot sont les Mott The Hoople de Ian Hunter avec leur "Mott" qui suit de près le précédent "All The Young Dudes" bowisien et qui est dans la même lignée.

Le mois de Juillet 1973 a semble-t-il été très chaud !!

Juillet 1973 (5)

Al GREEN "Call Me"

STEELY DAN "Countdown to Ecstasy"

MOTT THE HOOPLE "Mott"

ZZ TOP "Tres Hombres"

NEW YORK DOLLS "same"

Al GREEN "Call Me"

Al GREEN a atteint son apogée créative avec le brillant "Call Me", l'album le plus inventif et le plus assuré de sa carrière. Si soyeuse et fluide qu'elle semble presque sans effort, la voix de Green se délecte des cordes luxuriantes et des cuivres évocateurs de la production superbement intime de Willie Mitchell, s'élevant à peine au-dessus d'un chuchotement angélique pour le vaporeux "Have You Been Making Out O.K.".

Avec des changements d'humeur à peine perceptibles, "Call Me" couvre un terrain remarquable, allant de "Stand Up" - un appel aux armes lancé avec un euphémisme caractéristique - à des interprétations de "I'm So Lonesome I Could Cry" de Hank Williams et de "Funny How Time Slips Away" de Willie Nelson, toutes deux des fusions exemplaires de country et de soul.

Les trois succès de l'album qui figurent au Top 10 sont tout aussi convaincants : "You Ought to Be With Me", "Here I Am (Come and Take Me)" et l'étincelante chanson-titre. Un classique !

Texte issu du site Allmusic.com, rien à rajouter, tout y est !

Call Me, by Al Green

Call Me by Al Green, released 20 December 2019 1. Call Me (Come Back Home) 2. Have You Been Making Out OK 3. Stand Up 4. I'm So Lonesome I Could Cry 5. Your Love Is Like The Morning Sun 6. Here

https://algreen.bandcamp.com/album/call-me

STEELY DAN "Countdown to Ecstasy"

Après leur premier album de 1972 dont j'ai déjà parlé (voir fin de l'article ici), les américains de STEELY DAN sortent ce 2ème album "Countdown to Ecstasy" très réussi lui-aussi.

8 titres de jazz rock californien sont racés, originaux et portant la marque de fabrique du groupe emmené par Donald Fagen.

Les guitares puissantes et les rythmes prononcés de "Bodhisattva", "Show Biz Kids" et "My Old School" camouflent le fait que "Countdown to Ecstasy" est un album plus risqué, musicalement parlant, que son prédécesseur avec des interludes et solos sophistiqués, influencés par le jazz !

Les chansons, toutes signées Becker/Fagen, sont en général assez longues, entre 5 et 6 minutes (sauf deux de 3 mn). "Pearl of the Quarter" a une saveur country (avec son refrain en français "Voulez-vous!"), et la dernière, l'inquiétant "King of the World" sont deux joyaux méconnus.

L'album "Countdown to Ecstasy" est la seule fois où Steely Dan a joué relativement franc jeu, et ses huit chansons sont riches de détails musicaux ou lyriques qui explosent dans les versions live.

MOTT THE HOOPLE "Mott"

Suite du fameux "All the Young Dudes" de l'année précédente, ce "Mott" des MOTT THE HOOPLE est tout aussi brillant même s'il est un peu différent. Ce disque sonne mieux, plus décontracté, que son prédécesseur, alors que le groupe s'amuse sur "All the Way from Memphis" et l'énorme "Honaloochie Boogie", bat l'enfer de "Violence", s'éclate sur "Whizz Kid", et enfonce le clou sur "Drivin' Sister".

Un petit rappel du précédent quand même avec le superbe "Hymn For the Dudes" et ses 5 bonnes minutes de toute beauté.

Comme dit sur le site Allmusic.com :

" À l'exception des New York Dolls (qui, après tout, étaient dans une ligue à part), le glam n'a jamais sonné aussi rock qu'ici."
Et c'est tellement vrai et la référence au Dolls résonne avec la fin de cet article où je parle de leur fameux premier album éponyme sorti le même mois de juillet 1973 que ce "Mott".

Allmusic.com rajoute :

"Pour couronner le tout, Hunter écrit la meilleure complainte pour le rock avec "Ballad of Mott the Hoople", une chanson qui montre à quel point le rock & roll est déchirant pour le groupe. Comme si cela ne suffisait pas, il surpasse cette chanson avec le final "I Wish I Was Your Mother", une chanson de rupture inégalée qui surprend toujours.
C'est une façon gracieuse et inattendue de clore un album qui reste l'un des meilleurs de l'histoire de la musique."

ZZ TOP "Tres Hombres"

Un album du trio légendaire ZZ TOP est assez simple en apparence, il comprend 9 ou 10 chansons, toute à peu près sous le même format, couplet, refrain, couplet, refrain, solo, refrain et basta.

Ce 3ème album appelé "Tres Hombres" ne déroge pas à la règle et les albums suivants non plus. Cette recette fonctionne plutôt bien, alors pss question de la modifier !

Alors pourquoi cet album plus que les autres ? Bonne question ...

Il y a probablement plusieurs bonnes raisons mais une des principales est la présence en fin d'album d'un monument du rock, j'ai nommé "La Grange" au riff énorme qu'on ne présente plus.

Mais les autres pistes sont elles-aussi superbes, à commencer par les 3 premières qui déchirent tout sur leur passage. Comment résister à "Waitin' for the Bus" puis "Jesus just Left Chicago" et enfin "Beer Drinkers & Hell Raisers" !

Le trio est une machine de guerre (musicale) et l'album oscille entre gros blues et rock sudistes. Billy Gibbons, Dusty Hill et Frank Beard, et leurs barbes naissantes (elles deviendront légendaires) n'ont pas fini de faire parler d'eux !

NEW YORK DOLLS "same"

Quelle claque et quelle belle découverte que ce premier album des NEW YORK DOLLS !!

Je ne m'attendais pas à autant de bruit et d'énergie par ces androgynes (sur la pochette) très très énervés. Les Stones et les Who n'avaient qu'à bien se tenir devant ces américains fous furieux, cousins des Stooges d'Iggy.

La musique est très rock, très guitares, ça crie beaucoup tout en restant très mélodique, c'est un peu punk avant l'heure mais les musiciens, ici, connaissent leur musique !

Le chanteur David Johansen (seul survivant du groupe de '73) chante et crie très fort des paroles assez explicites et comme le dit Philippe Manœuvre dans sa chronique du Rock & Folk HS de 2016 "Les Dolls avaient la classe, la touche magique. Ils étaient prêts à tout, même à le 'faire avec Frankenstein' ... Chez les disquaires aussi, il fallait se castagner. Ces cinq mecs en gonzesses, forcément, il fallait être pédé pour acheter ça". Pas sûr que ces cinq étaient 'pédé' à mon humble avis 😃

Johnny Thunders à la guitare se tape des solos féroces avec son compère Sylvain Sylvain et la section rythmique est énorme avec le batteur Jerry Nolan et le bassiste Arthur Kane (RIP les mecs).

Les 11 titres sont superbes, pas de relâchement, pas de balade, que du bon rock bien nerveux à commencer pour les 3 premières chansons, notamment la 1 "Personality Crisis" et la 3 "Vietnamese Baby". Les 2 "boy" sont très mignons ("Lonely Planet Boy" et "Jet Boy") ainsi que les petites bombes "Trash" et "Pills" de 3 minutes chacune. On a même le droit à des chansons plus longues mais tout aussi rock et réussies comme le fameux "Frankenstein" de plus de 6 minutes !

43 minutes de pure énergie folle et new-yorkaise avec les New York Dolls !!