Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Publié le 9 Novembre 2023

Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Suite des aventures du mois d'octobre 1973 avec 5 nouveaux albums de haute volée !

A commencer par un chef d’œuvre absolu, un de plus me direz-vous, pour The WHO avec le double album concept "Quadrophenia", phénoménal disque de pur rock dans la lignée du précédent "Who's Next" et même meilleur (à mon avis) que le double "Tommy" de 1969.

Ensuite, un très bel album mais moins facile d'accès avec le dépressif "Berlin" de Lou REED, l'album de la déprime (ça lui arrivera souvent) après la réussite du "Transformer" de l'année précédente. A l'image de sa carrière en dent de scie, après un bel album de rock, Lou essaie de flinguer sa réputation, ce qu'il réussit généralement bien, même ici, avec ce petit chef d’œuvre confidentiel.

Kevin COYNE sort son 2ème album solo en octobre 1973 et ce "Marjory Razorblade" est un coup de maître. Double album bourré à craquer avec ses 20 titres, ce disque est une merveilleuse découverte de folk rock racé et restera, pour beaucoup de ses fans, comme le meilleur album de sa carrière. Et un de plus pour 1973 !

Puis vient une reine de la Soul Music issue de la Motown, j'ai nommé Gladys KNIGHT et son groupe The Pips pour encore un des meilleurs albums de leur discographie avec "Imagination" et ses tubes comme "Midnight Train to Georgia".

Enfin, pour finir en beauté cette série des beaux albums d'octobre 1973, voici ce très joli "For Everyman" de Jackson BROWNE, qui réussit l'épreuve redouté du second album après son chef d’œuvre éponyme de 1972. Ici, les compositions sont de toute beauté, Browne y montre tout son talent (et c'est pas fini), le groupe et sa voix d'ange font le reste sur de très jolies chansons comme "Take It Easy", "These Days" ou "Everyman".

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Octobre 1973 (5+5)

 

The WHO "Quadrophenia"

Lou REED "Berlin"

Kevin COYNE "Marjory Razorblade"

Gladys KNIGHT and the Pips "Imagination"

Jackson BROWNE "For Everyman"

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The WHO "Quadrophenia"

Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Que faire après un coup comme celui de "Who's Next?" en 1971 ? Telle est la question qui se pose aux fous chantants et dansants des WHO !

Après ce coup de poing dans l'estomac, les WHO prennent le large et tentent de nouveau l'album-concept, genre "Tommy", avec ce "Quadrophenia" bourré à craquer de rock et d'hymnes mélodiques. Et, c'est encore une énorme réussite, ce contre-pied du précédent. Un coup de maître, again !

Le premier disque est superbe, avec 10 titres accrocheurs, mélodiques, aux refrains impeccables comme sur "The Real Me", "The Punk and the Godfather", "I'm One" ou encore "I've had Enough". Les titres sont plutôt courts mais certaines chansons plus longues ne sont pas en reste comme le titre "Quadrophenia" et ses 6 minutes.

Le second disque est encore meilleur, et cette fois, les morceaux sont généralement plus longs. Les 7 morceaux font au minimum 5 minutes et le premier morceau "5:15" nous met dans l'ambiance grandiose de ce qui va venir, calme et nerveux en même temps, lancinant et majestueux. On est toujours dans l'ambiance maritime avec "Sea and Sand" ou "Drowned" et le rock nerveux n'est jamais très loin ("Bell Boy").

Et le final est encore plus fort avec la série des 3 derniers titres que sont "Doctor Jimmy", "The Rock" et l'hymne "Love Reign O'Er Me", respectivement d'une durée de plus de 8, 5 et 6 minutes. La messe est dite, on boit le calice jusqu'à l'hallali.

Dernier chef d’œuvre du groupe, ce "Quadrophenia" est à écouter et ré-écouter en version 'director's cut' avec de nombreuses chutes de studio, pour notre plus grand bonheur !

 

Lou REED "Berlin"

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Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Après le classique de 1972 "Transformer" et son tube instantané (et définitif) "Walk on the Wild Side", Lou REED alterne comme d'habitude le chaud et le froid et ressort quelques compositions du temps du Velvet Underground. Ce "Berlin" est très beau mais très dépressif et la collection de chansons ici est faite de titres tous plus déprimants les uns que les autres, à quelques exceptions près (mais qui passeront invisibles aux yeux du public).
C'est tout l'art du new-yorkais que de détruire en un clin d’œil tout ce qu'il a construit juste avant. Et ce sera comme cela tout au long de sa carrière. Le refus de la starisation et du succès comme leitmotiv reedien !

On a donc affaire ici à un petit chef d’œuvre confidentiel comme Lou les aime et, lorsqu'il ressortira plusieurs années cet album en version live en 2008, on y verra toutes ses qualités, ce que les fans savaient depuis longtemps. Mais c'est sûr que des titres comme "Lady Day", "How Do You Think It Feels", "Oh Jim" ou encore "Sad Song" ne sont pas faciles d'accès.

D'autres sont plus faciles et tout aussi beaux comme "Men of Good Fortune" ou les 2 versions de "Caroline Says", très velvetien d'ailleurs.

L'année suivante, Lou Reed reviendra avec un album live très rock, et très réussi évidemment, "Rock 'N' Roll Animal" ... le chaud, le froid ...

 

Kevin COYNE "Marjory Razorblade"

Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Encore une découverte pour moi et c'est ce que j'aime avec cette série des "Quelle année 1973 !!".

Je reprends en partie la chronique de Philippe Thieyre sur l'album de Kevin COYNE "Marjory Razorblade" dans le Rock & Folk HS n°34 de 2016 :

"Ce double album débute par l'histoire de cette "Marjory Lame de rasoir", chantée a capella avec cette vigueur, cette hargne, cette force de persuasion qui lui sont propres. Ingrédients essentiels de la Coyne Touch, ils sont également les moteurs des 19 titres suivants, de "Marlene" à Chicken Wing".
Cette voix, à la férocité nasillarde ou gutturale selon les circonstances, propage des récits tour à tour touchants, satiriques, sarcastiques, désespérés, pleins de compassion ou de mordante ironie. Des tranches de vie passées au scalpel.
Le bluesman anglais Gordon Smith apporte sa science de la slide guitar sur presque tous les morceaux, qu'ils soient folk-rock ("Talking to No One"), blues ("I Want my Crown", "Cheat Me", "Chicken Wing") ou rockabilly ("Lonesome Valley"), lents ("Old Soldier") ou plus rapides ("Eastbourne Ladies"). Parfois Kevin Coyne n'a besoin que d'une guitare acoustique, la sienne ou celle de Dave Clague ("Jackie and Edna", "Everybody Says" ...). D'autres fois, la violence de la satire l'emporte ("This is Spain", "Nasty").
Disque original, diamant brut, sans concession d'aucune sorte, "Marjory Razorblade" est bien sûr à ranger dans la catégorie des trésors cachés, mais ceux qui ont eu le plaisir de le découvrir deviennent vite des accros."

Nous voilà donc accro à Kevin COYNE !

 

Gladys KNIGHT and the Pips "Imagination"

Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Encore une belle découverte avec la reine de la Soul Music, Gladys KNIGHT et son groupe The Pips !

"Imagination" incarne tout ce que Gladys Knight & the Pips ont appris au cours de leurs six années passées à la Motown, en observant la façon dont leurs disques étaient fabriqués, en combinant la maturité du son qu'ils avaient atteint pendant cette période, et en jouissant d'une liberté quasi totale dans le choix de leur répertoire.

Le résultat donne un des albums les plus vendus de leur histoire, "Imagination" contient une musique soul sophistiquée à son meilleure, Knight chantant des numéros avec beaucoup de force et de passion tandis que le groupe fournit un soutien délicat. Parmi les surprenants titres, hormis le hit "Midnight Train to Georgia", on trouve le radieux "Perfect Love" et une magnifique reprise harmonisée de "I Can See Clearly Now" de Johnny Nash, avec les Pips au chant.

(Largement inspiré de allmusic.com)

 

Jackson BROWNE "For Everyman"

Quelle belle année 1973 - les albums d'OCTOBRE - part2 !

Jackson BROWNE est un garçon très discret, comme on le voit sur la pochette de son 2ème album "For Everyman". En cela, il ressemble plus à Tom Petty qu'à Bruce Springsteen, le boss étant plus extraverti que ces 2 acolytes. Bruce, on y reviendra le mois prochain (ce mois-ci en fait) avec son 2ème album lui aussi mais les musiques des 3 sus-nommés est du même style, folk rock à thème 💘

Jackson réussit l'épreuve redouté du second album après son chef d’œuvre éponyme de 1972. Pour cela, il s'est tourné vers certains de ses anciens titres, qui étaient toujours meilleurs que les meilleurs titres de la plupart des gens et, ironiquement, plus accessibles - notamment des chansons comme "These Days", qui avait déjà été reprise six fois, depuis l'album "Chelsea Girl" de Nico en 1967, et "Take It Easy", une co-composition avec Glenn Frey des Eagles.

Les 10 titres de l'album sont de très belle qualité et très cohérent alternant rock et ballades, acoustique et électrique où la voix d'or et le jeu de guitares de Browne font des merveilles et donnent une ambiance caractéristique à cette musique. Un album qui ne paie pas de mine, comme on dit, mais qui révèle toutes ces qualités au fil des écoutes jusqu'à la chanson finale, "For Everyman", plus longue que les autres (plus de 6 minutes) et qui résume bien ce disque qui porte son nom !

Rédigé par Franck Soutgall

Publié dans #1973, #Music

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